Des inversions dans le bras court du chromosome 2[inv(2)(p21p23)] sont fréquemment détectées dans le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) et entraînént la formation de transcrits de fusion EML4-ALK. Quelques rapports ont également identifié ces transcrits de fusion dans les cancers du sein, gastrique et colorectal. Les gènes de fusion comprennent des portions N-terminales tronquées de façon variable du gène EML4 et le domaine de signalisation intracellulaire du récepteur tyrosine kinase ALK (récepteur du lymphome anaplasique tyrosine kinase, alias CD246). On a découvert que l'EML4 est un médiateur de la dimérisation indépendante du ligand de ALK, ce qui entraîne une activité kinase constitutive. EML4-ALK possède une activité transformatrice in vitro et in vivo. Le transcrit de la fusion EML4-ALK se retrouve dans environ 5 % des CPNPC, principalement des adénocarcinomes, et est considéré comme mutuellement exclusive aux mutations EGFR ou KRAS. La détection de l'inversion par hybridation in situ par fluorescence pourrait représenter un outil précieux pour identifier une sous-population de CPNPC susceptible de répondre aux traitements ciblant les kinases ALK.